La plage d’Utah Beach
Il y a quelques années j’avais fait un parcours pour visiter les plages du débarquement mais faute de temps je n’avais pas pu me rendre jusqu’à Utah Beach. Ce manque est désormais comblé, cela méritait un petit reportage photo.
Utah Beach est une des deux plages du secteur américain du débarquement du 06 juin 1944, les trois autres (Gold, Juno, Sword) étant dévolues aux forces Anglo-Canadiennes qui pour mémoire intégraient aussi la seule troupe française libre de l’opération « Overlord » : le commando « Kieffer ».
De l’aube du 06 juin 1944 à la bataille de Normandie
Utah Beach est la plage la plus à l’ouest du débarquement, c’est la seule qui se trouve dans le département de la manche, les autres se situant en Normandie. Si on compare avec Omaha Beach, on peut dire que les opérations de débarquement à l’aube du 06 juin 1944 se déroulèrent avec succès. Il n’y pas eu de pertes humaines comparables à celles d’Omaha. Les défenses allemandes ont été neutralisées en partie par les bombardements, elles étaient donc moins opérationnelles même si on imagine que ce ne fut pas pour autant une partie de plaisir avec notamment de très lourdes pertes dans les forces aéroportées.
On ressent l’influence de ces deux fortunes de guerre entre Omaha Beach et Utah Beach. Omaha est un lieu de recueillement avec le cimetière américain de Colleville sur mer. L’alignement de milliers de croix blanches impose ce recueillement, c’est aussi un lieu de pèlerinage pour les familles de ces soldats qui sont tombés pendant la bataille de Normandie. Pour sa part Utah Beach est un lieu de souvenir des opérations militaires du débarquement.
Aujourd’hui ces plages sont des lieux calmes et touristiques, on a du mal à imaginer l’enfer qu’elles étaient au moment du débarquement à l’aube du 06 juin 1944. La bataille de Normandie s’est enclenchée dès le débarquement et va durer jusqu’à fin août 1944, elle a été féroce. Après leur retard initial dû à l’effet de surprise, les allemands opposeront une défense acharnée à la progression des armées alliées. Opposition d’autant plus dure qu’ils savaient que le sort de la guerre se jouait là, en cas de défaite la guerre était perdue.
La 2ème division blindée du général Leclerc
A Utah Beach une partie du site commémore la deuxième division blindée française commandée par le général Leclerc. C’est là en effet qu’elle débarqua à partir du 1er Aout 1944. On trouve un mémorial du débarquement juste en bordure de la plage avec des véhicules blindés de la 2ème DB qui symbolisent cette arrivée. Il faut se rappeler le parcours éclair de la 2éme DB qui la conduira de Utah Beach et des combats de la bataille de Normandie jusqu’à Paris le 25 Août 1944.
Le musée du débarquement
La partie principale d’Utah Beach comporte un musée dédié au débarquement. Franchement je recommande ce musée. Il est très bien organisé, le cheminement de la visite est bien balisé, les explications présentées sont claires et les nombreux objets exposés sont dans un état de conservation remarquable. Les thèmes abordés portent sur l’organisation du débarquement et montrent l’incroyable complexité de l’opération « Overlord ». Les descriptions des moyens logistiques colossaux qui ont été mis en œuvre sont très complètes.
Un hall spécial très lumineux est réservé à un bombardier Martin B26 Marauder qui a eu un rôle déterminant d’appui des troupes au sol dans le débarquement à Utah Beach. Une autre partie du musée est face à la mer, elle présente des matériels mis en situation avec la reproduction d’une partie de plage. Ce hall est très sympa avec une rampe en pente douce qui permet d’en faire le tour.
Les présentations retracent également de nombreux parcours individuels. Cela met l’humain au centre des évènements et montre comment la guerre a changé la vie de tant d‘individus (très jeunes à l’époque) dont un bon nombre ne reviendront pas. Les survivants qui sont de moins en moins nombreux n’ont jamais oublié ce jour et les combats de 1944, ça a bouleversé leur vie à jamais, aujourd’hui c’est à nous de ne jamais les oublier. Ce musée est un remarquable lieu de mémoire.
Coté photos
Toutes les photographies de ce reportage sont réalisées avec un boitier réflex Nikon plein format (D610) équipé d’un objectif fixe 24mm f1.8. Cet objectif est bien adapté aux photographies en extérieur (paysage) et en intérieur (dans le musée) même si dans ce cas le manque de recul peut parfois être gênant pour cadrer entièrement un sujet. L’utilisation d’un objectif ultra grand angle (entre 14mm et 18mm) peut s’avérer intéressante pour élargir les cadrages mais c’est au prix de déformations des lignes (étirement dans les coins) parfois pas très naturelles .