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Lightroom c’est fini….

La fin des licences perpétuelles

Bon ben LR c’est fini…enfin pour moi, car je ne me fais pas trop de soucis pour Adobe, Lightroom est et restera  un produit très rentable.

Les orientations présentées par Lightroom en octobre 2017 ne me conviennent pas du tout et  je crois ne pas être le seul d’ailleurs,  voir ce billet  dans Chasseur d’images.  Il y a un bon article dans Réponse Photo N°310 de janvier 2018 qui résume très bien la situation et illustre la complexité de la nouvelle offre Adobe Créative Cloud.

Même si ce n’est pas une surprise pour moi, l’abandon de la licence perpétuelle au profit de l’abonnement est un reniement d’Adobe de sa promesse faite quelques années plus tôt.

Donc pour résumer la situation, aujourd’hui pour utiliser Lightroom il faut souscrire un abonnement à 11,99 €/mois au minimum :

  • Formule pour la photo : Lightroom CC + Photoshop CC + Lightroom Classic CC + 20 Go d’espace de stockage en mode cloud (stockage des aperçus dynamiques).
  • Formule Lightroom CC : Lightroom CC + 1 To d’espace de stockage dans le cloud.

Deux versions  Lightroom sont proposées. La première Lightroom Classic CC est destinée à un usage sur poste de travail, cela correspond à l’actuelle version sur abonnement et avec quelques restrictions à la version 6 en licence perpétuelle. La seconde nommée Lightroom CC  est nouvelle, c’est  un ensemble de services pour la gestion et le traitement des photos  orienté mobilité et Cloud avec la synchronisation des travaux exécutés quel que soit le moyen utilisé (ordinateur portable, smartphone, tablette). Actuellement cette version ne possède pas tous les outils de la version Classic (vous suivez toujours ?).

D’ailleurs la complexité des offres  et le renommage des différents logiciels sont déroutantes, il faut vraiment s’accrocher pour tout comprendre.  Une bonne explication est faite sur le site Nikon passion.

Rien ne va plus…

Bon Ok, mais qu’est ce qui coince dans tout ça ?

L’abonnement : sur le principe ça ne me va pas car vous êtes pieds et poings liés. Le jour où pour des raisons diverses vous arrêtez de le payer vous perdez une partie des fonctionnalités du logiciel notamment l’accès au module développement. Je rejette ce modèle même si je ne me fais pas trop d’illusion sur cette orientation vers le droit d’usage de services et de logiciels qui envahit déjà notre quotidien. Avec une licence perpétuelle c’est vous décidez d’acheter ou pas les nouvelles versions mais vous gardez toutes les fonctionnalités de votre dernière version.

Le prix : alors dans l’absolu ce n’est très cher (11,99 €/mois pour la formule pour la photo). Pour un professionnel ou un utilisateur régulier de Lightroom et Photoshop ce montant est raisonnable. Sauf que pour un utilisateur qui comme moi  n’a aucun usage de Photoshop ni de Lightroom CC le calcul est différent. Jusqu’à présent en achetant les différentes versions de Lightroom successives cela m’est revenu depuis 2009 à 7,50 €/mois. Pour le même usage je dois maintenant débourser 11,99 €/mois ça fait donc une différence significative. A noter aussi que les coûts supplémentaires de stockage sont plutôt élevés (+12€/mois pour 1 To).

L’avenir : à terme  avec Lightroom CC la perspective que propose Adobe  est la suivante : confiez moi vos photos (Cloud) laissez-moi les analyser, les classer, les retoucher pour vous  (Sensei / intelligence artificielle),  je m’occupe de tout, je vous affranchis de toute la logistique de gestion de vos photos et pour ces services vous me payez un loyer mensuel. C’est épidermique, mais moi  je veux garder ma liberté, ne pas être prisonnier d’un abonnement sur lequel je n’ai aucune prise, ne pas confier mes photos à un tiers (Cloud Adobe) avec les incertitudes que cela comporte en termes de droit, de confidentialité, voir de censure.

Pour le Cloud on m’objectera avec raison qu’un abonnement comprenant Lightroom Classic CC permet de rester dans la situation actuelle. Oui mais comment être serein sur l’avenir de cette version qui n’évolue qu’à la marge depuis plusieurs années alors  que sur son site Adobe met en avant systématiquement la version Lightroom CC. Comment croire sur le long terme à la coexistence de ces deux versions même si Adobe jure ses grands dieux qu’elles cohabiteront car elles répondent à des besoins différents. Après l’abandon de la licence perpétuelle on sait ce que valent les promesses d’Adobe.

C’est avec regret que je vais me séparer de Lightroom que j’utilise depuis la version 2 mais non décidément ce que propose Adobe ne me va pas du tout. Je comprends bien qu’au vu des résultats financiers affichés, l’avenir d’Adobe réside dans les formules avec abonnement et le Cloud. La logique économique est implacable mais elle n’est en accord ni avec mes besoins ni avec mes principes, en l’occurrence ce qui est bon pour Adobe n’est pas bon pour moi.

Avec Créative Cloud  Adobe a un modèle de développement dans l’air du temps axé sur la mobilité.  D’un point de vue logique économique ça semble le chemin le plus sûr pour assurer l’avenir  de l’entreprise. Par contre cela se fait en forçant tous les clients à adopter le même modèle d’utilisation alors que les besoins sont différents. Question de génération peut être mais tout le monde n’est pas demandeur de mobilité à tout crin avec le Cloud, ni des abonnements. On peut regretter qu’Adobe n’est pas fait le pari de laisser coexister différents types de clientèles et de besoins au sein de ses offres mais il est probable que cette solution ne présente pas d’intérêt pour Adobe, trop cher à gérer pour un revenu faible.

L’après Lightroom

Bon Ok bye, bye Lightroom mais après que fait-on ? Là il n’y a pas de réponse universelle, je n’ai pas la prétention d’en avoir une, chacun a des besoins et des habitudes de travail  différents donc il faut explorer et tester les autres offres  pour adopter celle qui convient le mieux.

Il  y a pas mal de candidats mais il faut reconnaitre qu’aucun d’entre eux n’a encore le degré de maturité de Lightroom sur tout le spectre de la gestion des photos depuis le catalogage en passant  par le développement jusqu’à l’édition web ou l’impression. Mais apparemment les choses bougent, voici la liste non exhaustive des challengers :

  • Phase one / Capture One
  • DxO PhotoLab (qui vient de se doter des retouches locales)
  • ACDSee  Photo Studio (Ultimate 2018, Professional 2018, Standard 2018)
  • ON1 Photo RAW 2018
  • Macphun / Luminar 2018
  • Darktable (développé pour les distributions Linux mais une version existe pour Windows 10)
  • RawTherapee (pour MacOS et Windows)
  • Affinity Photo
  • LightZone
  • Cyberlink / PhotoDirector 9
  • Digikam (Linux, Windows, MacOS, plutôt orienté photo management)

Je n’ai pas eu le temps de tous les tester  mais j’ai décidé d’adopter une solution qui correspond à mes besoins et je vais continuer en complément à essayer certains d’entre eux.

J’ai opté pour une dissociation des fonctions de catalogage et de développement.

Pour le catalogage j’avais déjà une version de ACDSee Pro que j’utilisais depuis des années comme visionneuse. J’ai pris la version ACDSee Photo Studio standard 2018 qui est un outil de gestion d’actifs numériques. Cerise sur le gâteau, une fonction permet l’import des paramètres à partir de la base de données Lightroom. Ainsi on peut récupérer les notes, les étiquettes de couleurs, les mots clés, les collections dans la base de données ACDSee.

Pour le développement j’ai retenu DxO PhotoLab. Cette version adopte les réglages locaux ce qui est déterminant pour moi par rapport aux versions précédentes. Après essais j’ai été convaincu, entre autres, par la qualité du dématriçage, le traitement du bruit (PRIME), l’association des couples boitier /objectif pour la netteté, les fonctions d’export. De plus au niveau ergonomie j’ai trouvé la prise en main assez facile.

Il faudra un peu de temps pour maîtriser ces logiciels et il a fallu un peu de volonté pour quitter le cocon Lightroom qui m’allait bien mais j’ai également découvert d’autres fonctionnalités intéressantes et cela m’a forcé à revoir certains réglages qu’à force d’habitude je ne remettais pas en cause.

En tout cas je le confirme, même si je garde pour le moment ma version de Lightroom licence perpétuelle en 6.14, pour ce qui est de la gestion des photos et de leur traitement,  il y a bien une vie après Lightroom.

Pour continuer sur le sujet, lire ce bon article paru sur LuzPhotos.